TRIBUNE N°2 : IM’RANE, LE PHENIX DU SEPTENTRION…
Les grandes scènes d’ici et d’ailleurs le connaissent, de Parakou à Cotonou puis à Paris il a porté haut le flambeau de la Culture Béninoise à un moment où l’audace culturelle n’étais pas la culture sociopolitique la mieux partagée… lui, IM’RANE a chanté la joie et la tristesse, une tristesse qui semble s’ancrer dans son vécu depuis bientôt trop longtemps pour être peu.
Les rues de Parakou ne se lassent pas de lui, de même que les zé (taxi moto) auprès de qui le crédit transport n’est pas moindre. Très courtois mais parfois râlant et violent manifestant son amertume, les usagers des Bars et restaurants aussi ne sont pas indifférents à sa phrase fétiche « C’est moi, IM’RANE ! Votre artiste, aidez-moi… ».
Décrépit par les substances narcotiques et abusé par la longue marche quotidienne, l’homme dont le physique trahit de plus en plus les traits d’une vieillesse accélérée semble amorcer la phase critique de la résignation « je n’en peux plus… la souffrance est trop… parfois j’ai envie de me suicider » Confit-il le temps d’une lucidité matinale.
Comment en est-il arrivé à ce point ?
Belle question qui ne fait cependant pas l’unanimité de réponse selon les proches de l’artiste et acteurs du showbiz. L’histoire serait partie d’un concert dans la zone méridionale du pays à l’issu duquel, l’artiste n’ayant auparavant montré aucun signe de dépression, aurait entamé une ascension pédestre vers la ville d’Allada presque nu. Il aurait été repéré par ses pairs grâce à une alerte et ramené au bercail.
Il convient de retenir qu’à la suite de cet incident, des efforts ont été faits çà et là sans une organisation méthodique et une volonté politique soutenue et non partisane pour le sortir de cette situation.
Un Vent d’espoir ?
« Sauvons IM’RANE » ! Tel un cri de guerre au point culminant de la détresse résonne désormais dans les chapelles culturelles et politiques. Une initiative déjà empreinte de ferveur dont le porteur, serein, rassure du sérieux et du caractère humanitaire.
« Il est un devoir pour un humain d’aller au secours de son semblable en difficulté. Un devoir de reconnaissance sociale » Affirme Rodrigue GOTOVI Alias Aladji Zoro, acteur et promoteur culturel, Responsable de l’espace culturel Windékpé, porteur de l’initiative « Sauvons IM’RANE » qui renchérit qu’il a l’adhésion de la majeure partie des artistes du Septentrion dans cette noble mission qu’il ne compte pas circonscrire à sa seule personne. Pour preuve, tel un véritable animal philantro-culturel, il n’a de cesse multiplier les appels et les contacts pour aller plus loin. L’objectif est clair et il ne passe pas par deux chemins pour le dire « Oui, cette initiative sera l’ultime qui sauvera notre icône IM’RANE. Elle promet puisque l’heure de Dieu a sonné afin qu’IM’RANE retrouve le chemin normal de sa Vie. Les autorités sont déjà à pieds d’œuvre afin que sa prise en charge sanitaire soit effective dans les heures à venir. Aussi, la mobilisation de ressources financières pour la mise en place d’initiatives post guérison de réinsertion socio-professionnelle de l’artiste évolue à bon train. Nous ne pouvons que remercier les uns et les autres pour la spontanéité dans leur réaction ». Plus confiant que jamais, Aladji Zoro entrevoit d’ores et déjà un futur radieux pour l’artiste « Nous entrevoyons son retour sur la scène avec un coaching minutieux pour le bonheur du peuple béninois tout entier » confiera – t – il pour finir.
Une Initiative « thème de campagne » ?
S’il est vrai que l’initiative d’Aladji Zoro est noble et salvateur, il n’en demeure pas moins évident que l’occasion s’y prête pour une récupération politique spectaculaire. En effet, les élections présidentielles profilant à l’horizon, les férus de la ruse politicienne trouverons certainement en ceci une opportunité en or et c’est d’ailleurs en cela que les acteurs de cette initiative doivent jouer à la grande transparence sans parti pris.
Et enfin le grand départ…!
la Mobilisation à payer, IM’RANE a foulé le sol de Cotonou le soir de ce 18 Octobre! Rodrigue GOTOVI et les siens peuvent se frotter la main pour cet exploit! dans la flopée de remerciement le noble initiateur de cette lutte n’a laissé personne sur le carreau.
Si la mobilisation a pu emporter enfin cette volonté politique de prendre en charge IM’RANE, souhaitons que ce vent souffle désormais sur le monde culturel Béninois afin que plus jamais un ambassadeur culturel, qui plus est, artiste ne se retrouve dans pareille situation.
In fine, IM’RANE doit être sauvé quoiqu’il coûte, c’est la culture Béninoise qui en sortira grandit !
Sinclair FADONOUGBO